Cinquième journée ( V )

Lourdes était l'exemple éclatant, indéniable, que jamais peut-être l'homme ne pourrait se passer du rêve d'un Dieu souverain, rétablissant l'égalité, refaisant le bonheur, à coups de miracles. Quand l'homme a touché le fond du malheur de vivre, il en revient à l'illusion divine; et l'origine de toutes les religions est là, l'homme faible et nu n'ayant pas la force de vivre sa misère terrestre sans l'éternel mensonge d'un paradis.
En complément: du même livre (Quatrième journée; V)
Il [Pierre] retint la réponse qui lui montait aux lèvres, convaincu d'ailleurs que l'éternel besoin du surnaturel ferait vivre chez l'homme douloureux l'éternelle foi. Le miracle, qu'on ne pouvait constater, devait être un pain nécessaire à la désespérance humaine.

Dans ce livre Zola retrace un pèlerinage à Lourdes vu par Pierre, un prêtre mécréant. Il décrit les espoirs, les illusions, les déceptions et les souffrances. Ce passage décrit la résignation de la raison face à l'illusion du divin qui est exploitée par les religions.
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