MONTESQUIEU _ De l'esprit des lois _ livre XI _ Chapitre 6
Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de
magistrature, la
puissance législative est réunie à la puissance
exécutrice, il n'y a point de
liberté;
parce qu'on peut craindre que le même monarque ou le même
sénat ne fasse des
lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement.
Il n'y a point encore de liberté si la puissance de juger n'est pas
séparée de
la puissance législative et de l'exécutrice. Si elle était
jointe à la
puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des
citoyens serait
arbitraire : car le juge serait législateur. Si elle était jointe
à la
puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d'un oppresseur.
Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps des
principaux, ou des
nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs : celui de faire des
lois,
celui d'exécuter les résolutions publiques et celui de juger les
crimes ou les
différends des particuliers.
Le président de la V
e
République cumul le pouvoir exécutif dont il est normalement
chargé avec le
pouvoir législatif grâce à une majorité de
béni-oui-oui, ainsi que le pouvoir
judiciaire par l'augmentation des prérogatives des procureurs qui
dépendent de
lui et de son ministre de la justice. Il ajoute même à ces
pouvoirs avec les médias par son contrôle direct
sur la nomination des directeurs.
Il est temps de modifier notre constitution pour qu'elle n'évolue pas
vers le
despotisme.
Qu'adviendra-t-il si un président fascisant est élu?
Pour éviter cette désastreuse possibilité, je propose:
De faire les élections législatives au moins 1 an après
l'élection
présidentielle. Les électeurs auront ainsi le temps
d'apprécier la manière et
l'efficacité de leur nouveau président.
De confier au parlement le contrôle sur la justice et les médias.
De limiter le nombre de réélections à une, pour que la
politique ne devienne
pas une profession, mais une mission.
De facilité le retour à la vie professionnelle à la fin du
mandat en
particulier pour les salariés du privé.
De supprimer ou réduire le sénat.
De toute façon ils ne siègent quasiment pas.
Limiter le nombre de conseillers et autres courtisans qui flattent plus le
président qu'ils ne lui donnent des avis compétents.