Grand dictionnaire universel du XIX e siècle

Extrait de « MIRACLE »

Quelle belle invention que les miracles! comme elle rehausse bien la dignité de l'homme et la puissance de Dieu! Et cependant la croyance aux miracles, vieille comme le monde , rencontre encore des adeptes, même dans les classes qui se piquent d'un certain degré d'éducation et d'instruction [...]
L'ignorance et l'attrait du merveilleux, d'une part, et, de l'autre , une spéculation malhonnête, telle est la double cause des miracles. Pour qui ne sait rien, tout est prodige, et du prodige au miracle, aux yeux de l'ignorant , il n'y a qu'un pas.[...]
La foi aux miracles est une maladie des peuples enfants.

Sommes nous revenus aux temps des ténèbres pour croire encore aux miracles, en particulier à Lourdes.
En complément un extrait de ce livre (Chapitre III; page 66)
Les lits ne suffisent pas; le plancher est jonché de matelas qui se touchent. Au travers de cet inextricable labyrinthe passent et repassent les dames hospitalières en tablier blanc, infirmières de trois jours, appartenant, pour la plupart, aux plus grandes familles du pays, heureuses de se dévouer et de devenir, pour quelques heures, les émules des Sueurs de charité. Et, certes, leur mérite n'est pas mince. Rien n'égale, en effet, l'intensité d'horreur que présente une salle de l'hospice de Saint-Frai, pour le pèlerinage national, surtout la chapelle et les dortoirs dans lesquels sont entassés « les grands malades». Toutes les hideurs angoissantes des maladies les plus inconnues se donnent rendez-vous dans ces salles où Dante aurait trouvé un huitième cercle pour son Enfer. Les nuits surtout sont affreuses avec les cris de douleur qu'il faut calmer, les agonies qu'il faut secourir, les besoins qu'il faut satisfaire, dans une atmosphère empestée et meurtrière.

NDW ** Il faut vraiment croire aux miracles pour supporter ça.