SPINOZA _ Traité des autorités théologiques et
politique _
Préface
A ceux qui ne sont pas philosophes, je ne recommande point mon traité,
car je
n'ai aucune raison d'escompter qu'il puisse leur plaire. Je sais, en effet,
combien sont enracinés les préjugés, auxquels tant
d'hommes s'adonnent sous
couleur de religion.
Et je sais qu'il n'est pas plus possible de délivrer la foule de la
superstition, que de la crainte. L'entêtement lui tient lieu de constance
et,
loin de se laisser gouverner par la raison, elle s'abandonne à des
élans
impulsifs pour décerner ou louanges, ou blâmes. A lire ces pages,
je n'invite
donc ni la foule ni ceux qui cèdent aux mêmes passions qu'elle. Je
préférerais
leur voir ignorer cet ouvrage, plutôt qu'exercer leur malveillance, en y
appliquant une interprétation qui serait erronée, d'après
leur coutume
invariable. Car, sans en retirer pour eux-mêmes le moindre profit, ils
trouveraient l'occasion de nuire à certains esprits dont la
pensée serait
libérée, s'ils ne s'imaginaient devoir mettre la raison au
service de la
théologie. Or, à cet égard, je suis persuadé que
mon livre peut être utile à
bien des gens.
RDNSLS
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De tous temps, les religions et les idéologies s'appuient sur des listes
de vérités péremptoires. Celles-ci sont, pour les
chrétiens, à l'origine des croisades, de l'inquisition et des
massacres entre protestants et catholiques.
Les autres religions ont aussi leurs dogmes tyranniques, qui nous
amènent des attentats et des guerres.
Le communisme a apporté la misère à la Russie auquel a
succédé le capitalisme débridé et son lot de
corruptions et d'inégalités.
Il en est de même dans notre époque moderne. Qui oserait contester
l'économie, le travail, la croissance sans être frappé
aussitôt d'anathème.
Derrière ces doctrines se cachent des intérêts personnels,
débusquons-les.