Si un homme qui n'a vu que pendant un jour ou deux se trouvait
confondu chez un
peuple d'aveugles, il faudrait qu'il prît le parti de se taire, ou celui
de passer pour un fou.
Il leur annoncerait tous les jours quelque nouveau
mystère, qui n'en serait un que pour eux, et que les esprits-forts se
sauraient bon gré de ne pas croire. Les défenseurs de la religion
ne pourraient-ils pas tirer un grand parti d'une incrédulité si
opiniâtre, si juste même, à certains égards, et
cependant si peu fondée ? Si vous vous prêtez pour un instant
à cette supposition, elle vous rappellera, sous des traits
empruntés l'histoire et les persécutions de ceux qui ont eu le
malheur de rencontrer la vérité dans des siècles de
ténèbres, et l'imprudence de la déceler à leurs
aveugles contemporains, entre lesquels ils n'ont point eu d'ennemis plus cruels
que ceux qui, par leur état et leur éducation, semblaient devoir
être les moins éloignés de leurs sentiments.
Cette lettre a valu à Diderot d'être jeté, le 24 juillet
1749, en prison à Vincennes.
Donc au royaume des aveugles c'est bien la religion qui est reine et non pas
ceux qui voient.
Sommes nous des consommateurs de prêt-à-penser?
Pourquoi cette vérité religieuse est-elle si multiple.
La vérité est-elle musulmane dans les pays arabes,
chrétienne en occident, bouddhiste en orient, etc..
Une des formes de la liberté c'est d'être libre de ses opinions et
de ses croyances ou de sa "mécréance".
Hélas certaines religions (en particulier les religions
monothéistes), au nom de leur vérité absolue, veulent
imposer leurs croyances.
Doit-on être tolérant avec les intolérants?