Mikhaïl Alexandrovitch
alias
BAKOUNINE (1814-1876)
Révolutionnaire, il défend l'individu face aux systèmes
établis, qu'ils soient religieux, militaires ou bourgeois.
La liberté comme autonomie
Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui
m'entourent, hommes ou femmes, sont également libres.
La
liberté
d'autrui,
loin d'être une limite ou une négation de ma liberté,
en est au contraire
la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens vraiment
libre
que par la liberté des autres, de sorte que, plus nombreux sont les
hommes
libres qui m'entourent, et plus étendue et plus large est leur
liberté,
plus étendue et plus profonde devient la mienne. C'est au
contraire
l'esclavage des autres qui pose une barrière à ma
liberté, ou, ce qui
revient au même, c'est leur bestialité qui est une
négation de mon
humanité parce que, encore une fois, je ne puis me dire libre
vraiment
que
lorsque ma liberté, ou ce qui veut dire la même chose,
lorsque ma dignité
d'homme, mon droit humain, qui consiste à n'obéir à
aucun homme et à ne
déterminer mes actes que conformément à mes
convictions propres,
réfléchis
par la conscience également libre de tous, me reviennent
confirmée par
l'assentiment de tout le monde. Ma liberté personnelle ainsi
confirmée
par
la liberté de tous s'étend à l'infini...
N'est-ce pas une utopie?
Peut-on vivre sans utopie?
Tout le monde est-il prêt pour une si belle idée?